Découverte de deux nouveaux charniers de Yazidis
Une quarantaine de charniers ont été découverts depuis 2015 dans le nord de l’Irak, région où vivaient la minorité yazidie.
Depuis la chute de Daech dans le nord de l’Irak, l’horreur ne cesse d’être mis au jour. Des forces paramilitaires irakiennes ont annoncé samedi avoir découvert, dans une région majoritairement
yazidie, deux nouveaux charniers contenant les corps de 140 civils, dont des femmes et des enfants.
« Une fosse commune a été découverte avec les corps de 20 femmes et d'une quarantaine d'enfants dans le village de Kaboussi, au sud de Sinjar, dans la province de Ninive », ont affirmé les forces du
Hachd al-Chaabi dans un communiqué. Par ailleurs, « dans le complexe résidentiel de Jazira, également au sud de Sinjar, 80 autres corps, en majorité des Yazidis, ont été découverts ».
Une quarantaine de charniers découverts depuis 2015
Le 22 novembre, dans la même région, les forces de sécurité irakiennes avaient indiqué avoir découvert une fosse commune contenant les corps de 73 hommes, femmes et enfants exécutés par le groupe
jihadiste Etat islamique (EI) durant son contrôle de la région. Selon le responsable de la région de Sinjar Mahma Khalil, une quarantaine de charniers ont été découverts depuis 2015 dans différents
secteurs et « toutes les victimes sont des Yazidis ».
Monothéistes, les Yazidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion ésotérique et persécutée par l'EI, sont connus pour adorer une divinité associée par les musulmans au diable. En 2014, des
jihadistes avaient tué des milliers de Yazidis dans leur fief du mont Sinjar et enlevé des milliers de femmes et d'adolescentes, pour les réduire à l'état d'esclaves sexuelles, provoquant un exode de
la communauté.
Les forces kurdes appuyées par la coalition avaient repris le fief yazidi de Sinjar en novembre 2015. En octobre 2017, les forces irakiennes ont à leur tour repris Sinjar aux Kurdes.
leparisien.fr 02.12.2017
Les Yézidis veulent être reconnus en tant que peuple
Le djebel Sinjar et la ville qui porte son nom, occupés par les peshmerga de Massoud Barzani, ont été libérés par une milice yézidie membre des Hachd al-Chaabi. Baba Cheikh Khurto Hajji Ismail, chef du Conseil spirituel suprême de la Nation yézidie, avait fait savoir que le référendum sur l’indépendance du Kurdistan ne concernait pas son peuple.
Des pourparlers sont maintenant engagés entre Waheed Mandoo, Premier ministre du gouvernement provisoire de la Nation yézidie - Ezidikhan – et Bagdad pour définir ce que seront les relations qu’il entretiendra avec le gouvernement fédéral et pour aborder la question du financement de la reconstruction des villes détruites lors de la guerre contre l’Etat islamique, ou par les peshmerga.
Haïdar al-Abadi, Premier ministre irakien, a accepté de discuter d’un protocole d’accord qui pourrait aboutir à la signature d’un traité tenant compte des principes de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
La constitution du gouvernement yézidi provisoire a été annoncée en juillet dernier.
Par Gilles Munier 2 Novembre 2017 france-irak-actualite.com
Entretien du Président de la République avec Nadia Murad
RUBRIQUE : INTÉRIEUR ET SÉCURITÉ, INTERNATIONAL, DÉVELOPPEMENT ET FRANCOPHONIE, NATION, INSTITUTIONS ET RÉFORME DE L'ETAT
Le Président de la République a reçu Nadia Murad, jeune femme irakienne appartenant à la communauté yézidie, victime des violences de Daech, ambassadrice des Nations unies, lauréate des Prix Sakharov
et Vaclav Havel.
Le Président de la République a rappelé l’importance que la France attache au sort des victimes de persécutions ethniques et religieuses au Moyen-Orient, en particulier celles commises par Daech. Il
a réaffirmé l’engagement de la France dans la lutte diplomatique, judiciaire, patrimoniale, consulaire et humanitaire contre l’impunité des crimes commis en Syrie et en Irak, quels qu’en soient les
auteurs.
Le Président de la République a affirmé son soutien à la cause yézidie et au combat courageux mené par Nadia Murad. Il s’est engagé à prendre des initiatives, notamment en matière de déminage dans la
région de Sinjar pour favoriser le retour en sécurité du peuple yézidi dans ses foyers. Le Président de la République a également indiqué sa volonté de renforcer, à travers des actions concrètes et
avec nos partenaires, notre action en faveur de la protection des minorités en Irak et en Syrie.
Publié le 16 Octobre 2017 elysee.fr
Les exactions de l'EI ne resteront pas impunies
Une équipe de l'ONU enquêtera sur les crimes commis par les djihadistes en Irak.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé jeudi la création d'une équipe d'enquêteurs pour collecter, conserver et entreposer des preuves d'actes commis par le groupe Etat islamique (EI) en Irak. Elles pourraient relever de crimes contre l'humanité voire de génocide.
La résolution, élaborée par les Britanniques, a nécessité un an de négociation avec les autorités irakiennes. Elle demande au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de mettre sur pied une équipe pour «soutenir les efforts» de Bagdad visant à traduire les djihadistes devant la justice.
Les éléments recueillis par les enquêteurs seront utilisés en priorité par les autorités irakiennes, puis par des «tribunaux nationaux compétents», dit la résolution. Des milliers d'étrangers ont combattu au sein de l'EI et certains font déjà l'objet de poursuites depuis leur retour dans leur pays.
Des experts de l'ONU ont estimé en 2016 que l'EI commettait un génocide contre les Yézidis et les chrétiens d'Orient en Syrie et en Irak, détruisant cette minorité religieuse par le meurtre, le viol et d'autres crimes.
L'avocate Amal Clooney, spécialisée dans la défense des droits humains, et Nadia Mourad, une jeune Yézidie qui a été réduite en esclavage et violée par des combattants de l'EI à Mossoul, se sont longtemps battues pour que l'Irak autorise l'ONU à l'assister dans ses enquêtes. Toutes deux étaient présentes jeudi dans la salle du Conseil de sécurité lors du vote, dont elles ont salué le résultat.
«Nous attendons les prochaines étapes avec impatience car ce sont elles qui diront si ce morceau de papier que nous avons obtenu aujourd'hui se traduira sur le terrain en une véritable justice
pour les Yézidis et pour les autres victimes de l'EI», a déclaré Amal Clooney
22.09.2017 wwwtdg.ch
03. 08. 2014
3 ans après le génocide des yézidis les parties arabes et kurdes ont partagé la région de Sinjar, aujourd'hui nous sommes étrangers sur nos terres.
Cinq enfants yézidis captifs de Daech retrouvent la liberté
Après de longs mois de captivité, des enfants yézidis ont enfin pu rentrer chez eux. Ainsi, lundi, cinq anciens captifs de Daech ont pu retourner dans le village de Hansur, près de Sinjar.
Cinq enfants yézidis, qui étaient captifs de Daech, ont été libérés dans la ville syrienne de Raqqa et sont arrivés hier dans le village de Hansur, près de Sinjar, a déclaré à Sputnik Murad al
Halti, un militant yézidi en Irak.
Ce sont des enfants, qui ont entre 9 et 16 ans, de ces milliers d'habitants de villages locaux qui ont été pris par les terroristes en août 2014. Ils ont été enroulés dans les rangs des « enfants du
califat » et ont reçu une formation dans des camps militaires terroristes sur le territoire syrien.
Selon les statistiques du bureau yézidi s'occupant des personnes kidnappées, le nombre de Yézidis libérés atteint désormais 2 915 personnes, dont 1 058 femmes, 331 hommes et 1 526 enfants. Cependant,
encore 3 502 personnes restent retenues en captivité par les terroristes.
Les Yézidis ont subi des persécutions à l'été 2014, lorsque la ville de Sinjar, majoritairement peuplée par cette communauté, a été occupée par les djihadistes. Ces derniers ont exigé qu'ils se
convertissent à l'islam ou qu'ils payent un impôt spécial. Plus de 200 000 personnes ont alors fui la ville. En août 2015, les terroristes de l'EI ont réduit en esclavage plus de 3000 femmes
yézidies.
Les croyances des Yézidis s'inspirent de plusieurs anciens cultes du Moyen-Orient et ils sont considérés comme des infidèles par les djihadistes sunnites de l'EI.
28.03.2017 sputniknews
COMBATS ENTRE DES KURDES SYRIENS ET DES MILICIENS YÉZIDIS LIÉS AU PKK À SINJAR
Alors que les combats contre l'Etat islamique sont toujours en cours au nord de l'Irak, des combats "fratricides" se sont déroulés dans la nuit du jeudi 2 à ce vendredi 3 à Sinjar. Des membres des
"Peshmergas du Rojava", une milice de Kurdes syriens formés et entraînés en Irak par le gouvernement de Massoud Barzani (président du gouvernement autonome du Kurdistan irakien), ont attaqué des
positions tenues par des miliciens yézidis.
Ces derniers sont affiliés au Parti des travailleurs kurdes (PKK) qui les a soutenu lors de l'offensive de l'Etat islamique contre la région du Sinjar en décembre 2014. Des dizaines de milliers de
Yézidis avaient alors dû fuir les persécutions et les massacres à travers les montagnes où elles ont été secourues par les miliciens kurdes syriens des YPG, également alliés au PKK. L'exil de cette
communauté ancestrale de la région et les exactions perpétrées contre elles par les djihadistes avaient ému une partie de la communauté internationale. Barack Obama avait notamment invoqué ce qui est
aujourd'hui présenté comme un génocide par certains experts pour justifier le début des bombardements contre l'Etat islamique.
Les combattants yézidis accusent la Turquie d'être derrière ces attaques alors que Massoud Barzani a rencontré le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul dimanche 26
février. Mevlüt Cavusoglu, ministre des Affaires étrangères de la Turquie, a déclaré ce vendredi que le PKK "faisait peser une menace contre le gouvernement régionale légitime du nord de l'Irak" et
qu'il était du devoir de la Turquie de "détruire ces organisations terroristes où qu'elles soient".
Ces affrontements mettent en évidence le risque de conflits et de guerres intestines entre les multiples forces déployées contre l'État islamique.
francesoir.fr 03 03 2017
Deux soldats yézidis ont été tués et plus d'une vingtaine d'autres blessés, par Peshmerga.
Ces mêmes Peshmergas, qui avait abandonné en 2014 les Yézidis de Sinjar.
Les Yézidis irakiens lancent un cri de détresse pour protéger leurs enfants de Daech
Après que deux adolescents yézidis kidnappés par Daech aient pris part à un attentat suicide tourné en vidéo, des Yézidis irakiens ont tenu un rassemblement pour appeler le gouvernement et la
communauté internationale à sauver leurs enfants.
Le camp de réfugiés de la ville irakienne de Sinjar a vu se dérouler une action de protestation organisée par les Yézidis. L'objectif ? Lancer un cri de détresse face au recrutement de leurs
enfants par l'organisation terroriste Daech et leur vente sur les marchés aux esclaves. Leurs craintes sont tout sauf infondées, une terrifiante vidéo montrant une attaque terroriste perpétrée par
deux adolescents yézidis, Asaad et Amjad, étant à l'origine de leur manifestation.
Les Yézidis, dont les parents des enfants kidnappés, ont exhorté le gouvernement et les organisations internationales à sauver leurs fils et filles. Ils craignent que leurs enfants, après un «
lavage de cerveau », n'empruntent la voie d'Asaad et d'Amjad. « Sauvez des milliers (de nos enfants) », scandait la foule désespérée.
27 02 2017 sputniknews.com
Le Canada va accueillir 1200 yézidis d'Irak
Le Canada va accueillir cette année 1.200 réfugiés yézidis d'Irak persécutés par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a annoncé mardi le ministre de l'Immigration, Ahmed Hussen, en précisant
que 400 étaient déjà arrivés en territoire canadien. "Notre opération est en cours et des réfugiés ayant survécu à l'EI ont commencé à arriver au Canada dans les derniers mois", a dit Ahmed Hussen à
la presse. "Notre gouvernement va réinstaller au Canada environ 1.200 survivants, très vulnérables, ainsi que les membres de leur famille", a-t-il ajouté.
Cette initiative fait suite à l'adoption l'automne dernier par le Parlement canadien d'une résolution qui prévoyait l'accueil dans un délai de quatre mois des Yézidis fuyant les persécutions de l'EI
dans le nord de l'Irak, qualifiées de "génocide" par Ottawa. L'attention du gouvernement se porte surtout sur "les femmes yézidies et les fillettes", a dit Ahmed Hussen. "Nos efforts nous ont montré
que l'EI vise aussi délibérément les garçons, et c'est pourquoi nous aidons à réinstaller tous les enfants ayant survécu à l'EI", a-t-il ajouté.
21/02/2017 lefigaro.fr
Daech cherche à éliminer les yézidis Physiquement.
Le gouvernement du Kurdistan irakien cherche à éliminer, les yézidis Politiquement.
Irak: une ONG yézidie accuse les forces kurdes d'avoir fermé ses bureaux
Les forces de sécurité du Kurdistan irakien ont fermé les bureaux d'une ONG qui vient en aide à la minorité yézidie dans le nord de l'Irak, a dénoncé l'organisation mercredi.
Les Yézidis, minorité kurdophone adepte d'une religion monothéiste pré-islamique, ont été violemment persécutés par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) lors de leur offensive de 2014 en
Irak.
En mars 2015, l'ONU avait qualifié l'assaut de l'EI contre les Yézidis de "tentative de génocide" et réclamé la saisie de la Cour pénale internationale (CPI).
La fermeture des bureaux de Yazda dans la ville septentrionale de Dohouk a été critiquée par l'ONG Human Rights Watch (HRW) ainsi que par Nadia Murad, jeune yézidie enlevée et forcée à l'esclavage
sexuel par l'EI.
"Les Assayech (forces des services de sécurité kurdes, ndlr) ont mené un raid contre les principaux bureaux de Yazda à Dohouk lundi (...) et ordonné leur fermeture ainsi que l'arrêt de tous les
projets" de l'organisation dans les camps de déplacés yézidis, a indiqué Yazda dans un communiqué.
Selon un bilan dressé en août 2015 par le gouvernement du Kurdistan irakien, sur les 550.000 Yézidis d'Irak, 400.000 ont été déplacés par les combats. Environ 1.500 sont morts et près de 4.000 sont en captivité.
L'organisation Yazda affirme que le gouvernement kurde l'accuse d'agir illégalement, d'être engagée dans des activités politiques et de travailler sans permis.
Nous ne sommes pas "une entité politique mais une organisation qui défend partout les droits des Yézidis", a-t-elle-réagi.
Les autorités kurdes "doivent bien réfléchir aux conséquences de la fermeture de Yazda et revenir sur leur décision conformément à leurs obligations internationales de faciliter, et non d'entraver,
l'assistance humanitaire", a affirmé Belkis Wille, spécialiste de l'Irak pour HRW.
Ces autorités n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour tout commentaire.
La décision des forces kurdes pourrait être liée au projet de Yazda de venir en aide à au moins 3.000 familles de Sinjar, la ville où est concentrée la minorité yézidie, a indiqué Mme Wille citant une source proche de l'ONG.
Ce plan, qui s'inscrit dans un projet plus large du Programme des Nations unies pour le développement, va, selon la spécialiste, à l'encontre de la politique des autorités kurdes de restreindre la circulation de marchandises vers Sinjar, de peur qu'elles ne tombent entre les mains du Parti des travailleurs kurdes (PKK).
Le PKK est classé organisation "terroriste" par Ankara, qui est le plus proche allié du gouvernement kurde irakien.
Ce groupe séparatiste rebelle, également implanté en Turquie voisine, possède depuis longtemps des bases dans le nord de l'Irak mais y a renforcé sa présence depuis les conquêtes fulgurantes de l'EI
dans la région en 2014.
En décembre, HRW jugeaient déjà "disproportionnées" les restrictions imposées par les autorités kurdes irakiennes sur la circulation des biens vers la région de Sinjar.
La militante yézidie Nadia Murad, qui s'est vue décerner par le Parlement européen le prix Sakharov, a également appelé le gouvernement kurde à revenir sur sa décision. C'est "une honte de fermer
(l'organisation) qui soutient ma campagne", a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.
04.01.2017 lorientlejour.com